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Trois femmes

Les filles de Gerland est un documentaire interactif et évolutif sur le quotidien de trois prostituées du quartier de Gerland à Lyon.

karen, française, la cinquantaine, revendique d'avoir "choisi" ce métier. Elle a fait figure de porte-parole des prostituées de Gerland jusqu'à son départ pour les routes de campagne à l'été 2013. C'est l'une des rares prostituées de rue à parler à visage découvert. Dès l'âge de 20 ans, elle se prostitue d'abord sur le trottoir puis dans un bar à hôtesse avant de devenir secrétaire et de diriger une société. Elle a été mariée et a eu des enfants. Elle revient à la prostitution à la suite de son divorce.

Rihanna, camerounaise, la quarantaine, est arrivée en France au début des années 2000. Elle tente aujourd’hui de trouver un travail pour sortir de la prostitution. Sans qualification particulière, elle ne trouve que des emplois peu rémunérateurs. Habitant à 200 kilomètres de Lyon, elle est obligée de venir à Gerland "pour nourrir ses enfants".

Tina, équato-guinéenne, une quarantaine d'années, a quitté son pays à 31 ans pour se prostituer dans les maisons-closes de Barcelone. Avec la crise économique touchant l'Espagne, elle arrive à Lyon. Elle a laissé un enfant de dix ans de l'autre côté des Pyrénées, à qui elle envoie régulièrement de l'argent.  

Qui sont les "filles de Gerland" ?

La majorité des prostituées exerçant en camionnette sont originaires d'Afrique subsaharienne. Parmi les principales nationalités, on rencontre des Camerounaises, des Equato-guinéennes et des Nigérianes.

Le tarif des passes sont variables. Mais en règle générale, c'est 20 euros "la fellation" et 40 euros "l'amour".

En application des arrêtés municipaux qui interdisent le stationnement des camionnettes, la police verbalise les prostituées à hauteur de 35 euros et procède régulièrement à la mise en fourrière de leur véhicule, avec, à la clé, une amende de 136 euros.
A Gerland, suite à la multiplication des actions policières, on compte une cinquantaine de camionnettes essentiellement présentes rue Saint-Jean-de-Dieu et dans le parc d'activité de l'Artillerie.

Conséquence directe de l'activité de la police, de nombreuses prostituées tentent de s'installer "dans la brousse", comme elles disent, c'est à dire le long des routes nationales, dans un rayon de 150 kilomètres autour de Lyon.